Les gardiens du phare de Cap-des-Rosiers
Réputés tant pour leur hospitalité légendaire que pour leur efficacité, les gardiens de phare ont longtemps assuré les navigateurs d'un service fiable et constant pour le plus grand bénéfice du transport maritime.
Beau temps mauvais temps, ils devaient monter en haut du phare pour alimenter les brûleurs, les allumer le soir venu et les éteindre la clarté du jour arrivée, entretenir la lanterne et les appareils optiques du phare. Dans les endroits les plus exposés, ils devaient nourrir les naufragés ou d'approvisionner les équipages en difficulté.
Une douzaine de gardiens se sont succédé au phare de Cap-des-Rosiers.
Eugène Trudeau, le premier gardien, a été nommé par la Maison de la Trinité de Québec en 1857. Dès 1861, il reçoit des appointements annuels de 400 $ et une allocation annuelle de 400 $ pour rémunérer les deux assistants qu’il a à son service pour actionner le canon en temps de brume. Il reste en fonction jusqu’en 1872.
Auguste Trudeau, né le 24 mars 1836, un des deux aides d’Eugène Trudeau depuis le 17 octobre 1863, prend la succession de celui-ci. Les rémunérations restent les mêmes de 1872 à 1883 que celles de la période précédente même si le salaire et l’allocation du gardien ne sont plus payés par la Maison de la Trinité de Québec, cet organisme ayant cessé de s’occuper de la gestion des aides à la navigation en vertu d’un Arrêté-en-Conseil datant du 11 février 1870. La loi « Acte pour amender l’acte concernant les phares, bouées et balises, 22 Victoria, chapitre 18 » passée par le parlement canadien le 22 mai 1868 transfère la gérance des aides à la navigation de la Maison de la Trinité de Québec au département fédéral de la Marine et des Pêcheries, qui sera créé légalement le 30 juin 1978.
En 1883, le canon est remplacé par un sifflet de brume. Les deux assistants ne sont donc plus nécessaires. Néanmoins, Auguste Trudeau continue à gagner 800 $, dont 400 $ comme gardien de phare et 400 $ pour ses services de gardien et mécanicien du sifflet de brume. Il cesse ses fonctions en 1887.
Jean B. Vien remplace Trudeau la même année et gagne la même rémunération que celui-ci jusqu’en 1890.
Eugène Costin, mécanicien et fabricant de chaudières de son métier, est nommé officiellement le troisième gardien du phare de Cap-des-Rosiers, le 4 novembre 1890. Comme Vien et Trudeau, il reçoit 800 $ par an pour le cumul des fonctions de gardien de phare et du sifflet. Ce traitement restera invariable jusqu’au premier avril 1908, date où un arrêté ministériel est adopté pour classer les postes des gardiens de phare et des signaux de brume. Entre 1908 et 1915, sa rémunération passa de 920 $ à 1180 $. Il décède au cours de l’année budgétaire 1916-1917. Pendant une courte période, certains membres de sa famille assurent l’intérim de la garde du phare et de la sirène de brume.
P.E. Thériault, le nouveau gardien, prend la relève du disparu en 1917. Ses appointements de 920 $ en 1916 atteignent 1297 $ en1919.
Le gardien Thériault trépasse en 1919. Son épouse assure la continuité de la garde du phare et du sifflet jusqu’à ce que son successeur, le capitaine
Joseph-Napoléon Côté, auparavant gardien du phare de l’île Greenly, à l’entrée du détroit de Belle-Isle. Ses revenus annuels passent de 957 $ à 1885 $ entre 1921 et 1924.
Pendant la saison de navigation de 1924, un certain O.M. Côté, probablement un de ses proches parents, le remplace. Ce gardien suppléant gagne un revenu de base de 1740 $ pour l’année financière 1924-1925. Joseph-Napoléon Côté réintègre ses fonctions pour la saison de navigation suivante. II reçoit un avantage pécuniaire de 1920 $ pour l’année budgétaire 1925-1926 et de 1760 $ pour la période du 1er avril 1926 au 28 février 1927. Le capitaine Côté cesse son emploi à cette date, pour des raisons inconnues.
Joseph Ferguson, son remplaçant, Canadien d’origine écossaise, est officiellement désigné gardien du phare de Cap-des-Rosiers le 2 septembre 1927, au salaire de 1860 $. Il est probable qu’il soit entré en fonction, de façon non formelle, dès le départ de son prédécesseur. Il reçoit au cours des années financières ci-après mentionnées, les salaires suivants :
1927-1928 : 1860 $
1928-1929 : 1920 $
1929-1930 : 1980 $
Les gardiens suivants du phare sont :
Joseph-Napoléon Côté qui reprend du service de 1931 à 1935
Joseph Ferguson qui fait lui aussi un retour de 1935 à 1951. Il reçoit une citation pour vigilance pour avoir repéré en septembre 1942, le premier sous-marin ennemi dans les eaux canadiennes lors de la Deuxième Guerre. Ses fils furent aussi gardiens de phare de l’île d’Anticosti, l’un au phare de Pointe Ouest et l’autre au phare de Pointe Heath.
Joseph-Narcisse Rioux nommé officiellement en 1951, à l’âge de 59 ans, reste en fonction jusqu’en 1970.
Yves Packwood de 1970 à 1971
Owen Gleeton de 1971 à 1972
Paul-Roger Caron de 1972 à 1978
Yvon Element, nommé en 1978, est le dernier gardien du phare de Cap-des-Rosiers. Quand le phare est automatisé en 1981, il est muté au phare de l’île du Corossol.
Liste des 12 gardiens qui se sont succédé au phare de Cap-des-Rosiers de 1858 à 1981
Eugène Trudeau |
1857-1872 |
15 ans |
A. Trudeau |
1872-1887 |
15 ans |
Jean Viens |
1887-1890 |
3 ans |
Eugène Costin |
1890-1917 |
27 ans |
E. Thériault |
1917-1921 |
4 ans |
Napoléon Côté |
1921-1927 |
6 ans |
Joseph Ferguson |
1927-1931 |
4 ans |
Napoléon Côté |
1931-1935 |
4 ans |
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Total de ses 2 mandats : 10 ans |
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Joseph Ferguson |
1935-1951 |
16 ans |
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Total de ses 2 mandats 20 ans |
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Joseph Narcisse Rioux |
1951-1970 |
19 ans |
Yves Packwood |
1970-1971 |
1 an |
Owen Gleeton |
1971-1972 |
1 an |
Paul-Roger Caron |
1972-1978 |
6 ans |
Yvon Element |
1978-1981 |
3 ans |